Durant ces ateliers, le photographe et les différents participants s’associent pour composer un corpus photographique représentatif des pratiques culturelles urbaines présentes dans le quartier et pour les diffuser lors d’une restitution. Les sports urbains sont d’ordinaire une composante de la culture urbaine, un moyen d’expression où les corps jouent avec les espaces et les volumes. Que ce soit à travers la danse, le parcours, le graph, le skate, etc .., le rôle crucial du mouvement reste éphémère. Le médium photographique se fait ici le vecteur de ces langages singuliers, où les intentions du preneur d’images s’imbriquent dans l’expression de ces cultures urbaines. Cette collaboration est un échange, un partage de deux visions donnant lieu à une création unique.
Objectif
Développer la curiosité et l’empathie.
Aller vers l’autre dans une démarche du vivre ensemble.
Développer la réflexion des liens entre le territoire et l’urbanisme.
Apprendre les bases de la technique photographique.
Inspiré des collages grands formats que JR effectue dans la rue, Inside Out donne à chacun un moyen d’expression artistique et une diffusion. Le collectif A Propos souhaite donner aux publics un moyen d’expression artistique supplémentaire en leur permettant de s’approprier l’espace. Le projet consiste à réaliser les portraits de modèls volontaires et participants et coller les tirages en grand format sur les bâtiments ou les murs des structures. Cette action est un moyen pour eux de laisser une trace symbolique, un mémorial éphémère dans la pierre, et rappeler aux spectateurs que ce ne sont pas des bâtiments que naît la culture d’un quartier, mais bien de ses habitants. Les tirages peuvent être réalisés et collés sur place.
Objectif
Valoriser l’estime de soi et la confiance en soi.
Développer l’éveil culturel et artistique.
Lutter contre l’exclusion.
Favoriser la mixité sociale.
Ancrer les populations à leurs territoires.
Favoriser l’apaisement entre habitants et institutions.
Faire connaître aux habitants les structures de quartier, augmenter la fréquentation de ceux-ci
Logistique
Durée
1/ journée
Public
Tout public
Nombre
entre 10 et 100
Lieux
Extérieur
Matériel
Appareils photo Imprimante grand format Colle à papier peint
Pierre-Antoine Lalaude, photographe du collectif À Propos expose sur les murs de la préfecture de Pau
Connu aussi sous le nom de Pal, Pierre-Antoine Lalaude, photographe et membre fondateur du Collectif À Propos dévoile sa spécialité sur les grilles de la préfecture de Pau. Ses œuvres où les cadrages, le fill-in savamment étudiés nous transportent dans l’univers du skate urbain.
La galerie L’Angle, expose le travail de la photographe auteure Fabienne Percheron, membre du collectif À Propos jusqu’au 28/07/19
Les photographies de la série associent un traitement minimaliste, à la limite du travail d’aquarelliste et de l’estampe japonaise. Ces œuvres témoignent de la réappropriation résiliente de la nature sur les traces d’une communauté. Le spectateur saura interpréter les symboles signifiants, ouvrant des portes vers d’autres mondes.
– Philippe Glorieux, médiateur du collectif À Propos
La nature comme symbole!
C’est lors d’un voyage de plusieurs mois en Inde en 2015, dans un itinéraire presque initiatique, où Fabienne Percheron alliera découverte du pays et rencontres, pratique de la méditation et yoga, que la photographie occupera pleinement cet espace de liberté et «d’ex-pression». Au retour, elle travaille ses photos et monte des expositions.
« Indian ashram » marque la fin de ce travail, et nous fait découvrir un lieu chargé d’énergie. De celui-ci Fabienne dit : « Les murs sont encore debout, parfois le toit en suspension, prêt à céder. Juché sur les hauteurs du Gange, aux portes de la jungle, un ashram abandonné. Quelques huttes de pierres dont l’arrondi des pièces semble propice à la méditation. Quelques bâtiments destinés jadis à l’hébergement des fidèles venus chercher la paix intérieure. De cette époque spirituelle émane encore aujourd’hui une énergie toute particulière».
J’aimerais revenir sur la soirée Écho du 11 juillet proposée par le centre d’Art Image Imatge d’Orthez avec l’exposition Purple Blanket de Léa Belooussovich associée au film l’Épreuve d’Erik Poppe. Difficile au premier abord de faire « écho » entre les deux traitements de la violence, l’un à distance où la poésie permet cet espace réflexif, l’autre frontal où l’immédiateté de la photographie nous happe dans son atroce réalité. Et pourtant…
Léa Beloosovitch, nous emmène dans son travail sur le traitement de l’extrême violence des crimes ordinaires de notre société. Par les techniques du crayonnage sur des feutres non tissés de photographies de scènes violentes, par la retranscription au pochoir des dernières phrases de condamnés, par l’accumulation très ordonnée de serpillières calligraphiées à l’encre de Chine des meurtres non résolus en Belgique, l’artiste prend le temps de mettre à distance cette violence.
L’art transcende le choc trop brutal d’une actualité anonyme recueillie sur les registres administratifs, internet, ou de vieux clichés de presse. Le temps pour créer l’œuvre met à distance l’atrocité ordinaire. L’espace dans l’œuvre atténue le choc, la matière textile satin, feutre l’adoucit.
Le film en écho choisi par l’artiste traite aussi de l’extrême violence ; L’Épreuve d’Érik Poppe, nous projette directement dans la vie d’une photoreporter de guerre magnifiquement interprétée par Juliette Binoche.
Plongé dès les premières images dans cette violence, nous suivrons Rebecca, la photographe assistant au cérémonial de la préparation d’une femme kamikaze qu’on ceinture d’explosif. Elle la suivra jusqu’à l’explosion meurtrière. Grièvement blessée c’est le retour à la maison et l’incompréhension, le refus de sa famille, son mari et ses deux filles, de cette mise en danger de mort continuelle leur femme et mère.
Difficile au premier abord de faire « écho » entre les deux traitements de la violence, l’un à distance où la poésie permet cet espace réflexif, l’autre frontal où l’immédiateté de la photographie nous happe dans son atroce réalité. L’élément commun est cette violence d’une société, traitée par les médias visuels de l’actualité et l’approche opposée, permet de proposer une réflexion en creux, en différence. Cécile Archambeaud, directrice du centre d’Art, n’ayant pas échangé avec l’artiste sur le choix du film, nous laisse dans cette réflexion.
Et pourtant le nombre de similitudes apparaît petit à petit, cette démarche est déjà à l’image des deux approches. Si le questionnement est cette violence de notre société, le sujet est aussi le traitement presque obsessionnel du problème, premier écho. Les séries répétitives de Léa, l’entassement de serpillières nécrologues, les tableaux répétés des nombres des crimes et délits enregistrés mensuellement par les services de police, l’espace démesuré à la suite des retranscriptions des séries Executed Offenders, manifestent le monoïdéisme. Tout comme la journaliste qui doit témoigner encore et encore, dans une pulsion irraisonnée, que même le déchirement familial et la volonté de ne plus repartir aux feux ne peuvent contraindre. Est-ce une colère, exprimée par Juliette Binoche : « C’est par colère que j’ai photographié la mort, ça me permet de me calmer » que Léa Belooussovitch s’exprime ? Il s’agit aussi de deux jeunes femmes. Ne connaissant pas la vie personnelle de l’artiste plasticienne, je ne peux que supposer de l’approche presque maternelle du sujet de recueillement et du traitement des images. Nous sommes très vite confrontés, dans le film, au questionnement familial d’une mère et d’une épouse. La beauté cosmétique est aussi traitée. Le traitement esthétisant chez l’une comme chez l’autre est plus qu’apparent, tout comme la notion de temps. Même si paradoxalement, la photographie est immédiate, on découvre le résultat iconographique bien plus tard dans le film où les affaires personnelles de Rebecca sont rapatriées, et livrées à son domicile. Son hésitation à signer le justificatif montre que ce ne sera pas elle qui fera le choix de retrouver ses appareils photo et donc les dernières cartes mémoires qu’ils contiennent. C’est à ce moment que sur son écran nous découvrons avec elle ses images horriblement belles d’une esthétique salgadonienne. Pour les deux artistes le temps long est là, comme un ouvrage de toute une vie. Puissent leurs travaux tailler la pierre d’une meilleure humanité et leurs colères se calmer.